06/29/2010 | Esther Oyarzun.
Racheté en avril 2009 par le conglomérat indien Mahindra, le géant déchu de l’informatique se refait une beauté financière et sportive. Et pour redorer son blason, quoi de mieux qu’une bonne Coupe du monde, l’événement télévisé le plus regardé en ce moment ?
Si vous suivez la Coupe du monde de football en Afrique du sud, vous avez sans doute aperçu, lors d’une belle action ou, au contraire parce que le jeu était ennuyeux, ce logo blanc sur rouge le long de la pelouse : Mahindra Satyam. Vous avez bien lu le nom de l’entreprise plongée dans un scandale financier en janvier 2009.
Basée à Hyderabad, l’entreprise est parvenue à se hisser parmi les heureux élus, à savoir les huit sponsors officiels de la Fifa (Fédération internationale de football association) pour la coupe du monde 2010. La firme devient ainsi le premier et seul sponsor indien de l’histoire de la Fifa. La société de services en ingénierie informatique (SSII) est devenue le prestataire officiel de services informatiques de la Coupe du Monde 2010. Pour un contrat de 900 millions de roupies (soit plus de 15,7 millions d’euros), Mahindra doit assurer toute la logistique informatique de la compétition.
Le système en ligne “Event Management System” gère les activités logistiques telles que les déplacements des officiels de la Fifa, et permet d’éditer les accréditations de la Coupe. Les 150 ingénieurs basés à Chennai, Bangalore et Zurich ont travaillé pendant plus de deux ans à installer les quelque 10 000 écrans plats (ordinateurs et téléviseurs), à mettre à la disposition des journalistes, les 30 000 points de connexion (internet et téléphone), ou à s’assurer qu’en cas de défaillance informatique du serveur, un autre puisse prendre le relais.
Le nouveau groupe peut se satisfaire de cette nouvelle image. En effet, quand le 24 novembre 2007, la Fifa annonce les sponsors qu’elle a choisis, Satyam se porte bien. Mais début 2009, le scandale éclate : une fraude comptable d’un milliard de dollars (presque 808 millions d’euros) est révélée. Le PDG du groupe Ramalinga Raju est arrêté, après avoir avoué dans une lettre avoir falsifié les comptes du groupe durant des années. Il est actuellement incarcéré à Hyderabad.
De fait, l’entreprise n’apparaissait plus comme rentable, ce qui a valu le surnom d ‘ “Enron indien” à l’entreprise, du nom du courtier américain qui avait fait faillite quelques années auparavant. Malgré tout, la Fifa continue d’accorder sa confiance au groupe, alors que de gros clients de Satyam, comme l’assureur américain State Farm Insurance, stoppent net leur collaboration.
Sridhar Maturi, directeur du marketing sport de Mahindra se félicite de cette alliance : “Notre équipe travaille 24h/24 sur le site de la Fifa… Nous gérons des équipements d’une valeur d’un milliard de dollars (…) Nous avons battu plusieurs entreprises lors des négociations. Bien que l’entreprise ait eu des ennuis en janvier 2009, ils ont cru en nous, ils ont été convaincus que nous serions à la hauteur et prêts à temps”, a-t-il déclaré au Sunday Express.
Cet engagement devrait rafraîchir l’image salie de la société indienne. Le lifting pourrait en outre avoir un effet qui dure : Mahindra se chargera aussi de l’informatique du Mondial de foot organisé au Brésil en 2014.
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