09/29/2011 | Isaure Vélia ( Aujourd’hui l’Inde).
Delphine Culmann, une Française installée depuis quelques années à New Delhi, crée des objets kitsch-mais-pas-trop qui séduisent les Indiens comme les étrangers.
Dans cet appartement de Delhi des coussins, des sets de table, des plateaux, des affiches au design incroyable se côtoient. C’est ici que tout a commencé.
Delphine Culmann faisait de la décoration pour sa maison, ses ami(e)s adoraient et lui ont demandé de leur créer des objets. Elles l’ont ensuite incitée à se lancer.
Suivant leurs conseils, elle crée en 2010 une entreprise de « kitsch design » LUNAZEF, nom formé à partir de la combinaison des prénoms de ses deux enfants, Lune et Zéphir – « j’y tiens » dit-elle.
Delphine Culmann a toujours eu une irrésistible « envie de bouger ». Après avoir vécu aux Etats-Unis, au Maroc et quelques années à Montreuil, cette globe-trotteuse avertie a posé ses bagages à New Delhi et s’y sent bien.
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Arrivée ici avec « l’envie de faire quelque chose de spécial, qui me plaise », on peut dire qu’elle a parfaitement réussi.
Un an après ses premières ventes, sa collection s’est étoffée, elle vend désormais des coussins, des tasses, des sets de table aimantés, des plateaux métalliques et depuis peu des cahiers, « pour la rentrée ».
Cette ancienne élève des Beaux-Arts affirme avoir toujours eu « un goût pour le kitsch et les choses colorées ». L’imagerie indienne est pour elle une source d’inspiration sans pareil.
« J’ai trois leitmotivs dans mon travail », explique-t-elle, « les moustachus, Ganesh et les étoiles ». Elle aime « la rondeur, la douceur » dans les représentations de Ganesh et collectionne des statues du Dieu à tête d’éléphant pour « leur genre stylisé ».
Mais ce sont surtout les hommes à moustache qui peuplent ses créations. « J’adore les moustachus », répète-t-elle à l’envie, « je m’en suis inspirée ».
Lors d’un voyage au Kerala, Delphine Culmann repère dans la boutique d’un photographe de superbes portraits d’Indiens des années 70 et 80, elle les achète puis les fait coloriser par un studio indien pour « rester dans le style » … kitsch à souhait.
Depuis, elle s’amuse à les reproduire sur des objets utiles de la vie quotidienne comme des mugs ou des plateaux métalliques.
Quand on lui parle de ses clients, elle affirme en riant que « les Français adorent les moustachus » même si « certains en ont peur ».
« Ca marche avec les Occidentaux », ajoute-t-elle. Avec les Indiens, les choses sont un peu plus compliquées. Ils sont étonnés et curieux quand il voit son travail mais achètent peu, mis à part des coussins au design plus « traditionnel » (Dieux, vaches sacrées).
Cette année, elle a vendu ses créations dans la boutique Purple Jungle à Delhi et, « çà a très bien marché », dit-elle.
En France, Télérama Sortir et A nous Paris ont parlé d’elle, plébiscitant ses points de vente parisiens (Ex& Terra, L’auto école).
L’année prochaine, ses produits devraient être distribués à Bombay et dans plusieurs autres boutiques à Paris. Bref, le kitsch LUNAZEF a encore de beaux jours devant lui.
Et, lorsqu’on voit la créatrice s’éloigner dans son Ambassador flambant neuve, qu’elle a très envie de repeindre en rose, on se dit qu’elle a décidément plus d’une moustache dans son sac.
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