08/31/2007.
Ce n’est pas une épidémie selon les autorités indiennes mais, en moins de deux semaines, plus de 164 personnes sont mortes du choléra dans l’Etat de l’Orissa. La maladie se propage via les eaux stagnantes de la mousson que les populations tribales consomment. Le manque de personnel médical dans l’Etat, l’un des plus pauvres de l’Inde, laisse craindre le pire.
Ces deux dernières semaines, 164 personnes sont mortes du choléra et environ 6 000 autres auraient été infectées par la maladie dans l’Etat de l’Orissa, situé en bordure de la baie du Bengale. Les autorités indiennes se refusent à parler d’épidémie.
Ces cas de choléra touchent massivement trois zones tribales de l’Etat : Rayagada, Koraput and Kalahandi. Dans le seul district de Rayagada, 51 personnes seraient décédées et quelque 3 000 autres contaminées, selon les chiffres officiels du ministère de la Santé.
La maladie se propage au sein de la population tribale qui consomme les eaux stagnantes de la mousson. “Nous allons placer des drapeaux rouges près des sources d’eau qui n’ont pas encore été désinfectées et des drapeaux verts près de celles qui ont été traitées”, a prévenu Usha Patnail, chef du département de la santé dans l’Etat de l’Orissa.
Une première mesure qui risque de ne pas suffire face à l’insuffisance de personnel médical dans la région. “Pour une population totale de près de 150 000 habitants (dans les deux districts de Rayagada et Koraput), il n’y a que trois médecins gouvernementaux, soit un docteur pour 50 000 personnes”, a déploré un député local, Anantram Majhi.
En dépit des lourdes pertes et de la précarité de la situation, le Premier ministre de l’Orissa, Naveen Patnaik, refuse toujours de parler d’épidémie. “La situation est sous contrôle. Le gouvernement prend toutes les mesures possibles pour juguler le choléra, a-t-il plaidé devant des journalistes. N’appelez pas cela une épidémie!”
L’Orissa, Etat situé sur la côte orientale de l’Inde, est une des régions les plus pauvres du pays, alors que son sous-sol détient 90% des réserves indiennes de chrome, 70% de celle de bauxite et 24% de celles de charbon.