02/29/2012 | Antoine Guinard ( Aujourd’hui l’Inde).
Le gouvernement indien a ouvert une enquête à l’encontre de quatre ONG soupçonnées de financer illégalement le mouvement anti nucléaire à Kudankulam dans le sud de l’Inde. Un activiste allemand venu en Inde avec un visa touriste a également été rapatrié.
Quelques jours après que le Premier ministre indien Manmohan Singh a accusé, dans un entretien au magazine Science, des ONG américaines de financer les manifestations anti-nucléaires en Inde, le ministère de l’Intérieur a engagé des poursuites contre quatre d’entres elles, mardi, pour avoir financé illégalement le mouvement anti-nucléaire à Kudankulam, au Tamil Nadu (sud).
Deux des ONG concernées sont actuellement la cible d’une enquête par la police fédérale indienne (CBI) alors que les deux autres sont dans le collimateur de la police, accusées d’avoir violé le Foreign Contributions Regulations Act (FCRA), loi qui interdit les organisations “volontaires” d’utiliser des fonds étrangers a des fins qui vont à l’encontre de “l’intérêt national”.
Selon un haut responsable du ministère de l’Intérieur, les comptes des quatre ONG concernées ont été bloqués. “Nous avons découvert qu’elles détournaient les fonds qu’elles recevaient de leurs donateurs à l’étranger pour financer les manifestations contre le nucléaire à Kudankulam”, a-t-il déclaré.
Un activiste anti-nucléaire allemand, qui s’était rendu en Inde avec un visa touriste, a également été arrêté par la police du Tamil Nadu et rapatrié vers l’Allemagne mardi matin. Il est accusé d’avoir participé, en contravention des conditions de son visa, aux manifestations anti-nucléaires a Kudankulam.
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Soutenus par les activistes anti-nucléaires, les habitants de ce petit village côtier du Tamil Nadu s’opposent avec virulence, depuis près d’un an, au projet de centrale, construite par la Russie, dénonçant les risques d’accidents et les dégâts sur l’environnement. Une opposition qui fait écho a celles des habitants de Jaitapur, sur la cote du Maharashtra (ouest), où le projet du groupe français Areva de construire la plus grande centrale nucléaire au monde, est pour l’heure compromis après une vague de manifestations parfois violentes.
Lors de son entretien avec Science vendredi dernier, Manmohan Singh avait pointé du doigt les ONG anti-nucléaires, en particulier celles basées aux Etats-Unis, affirmant qu’elles ne “comprenaient pas les besoins énergétiques de l’Inde”. New Delhi développe actuellement un vaste programme nucléaire civil qui doit combler ses besoins énergétiques grandissant, accompagnant la forte croissance du pays.